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Réflexion - Action - Archives septembre 2012 -
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L’HISTOIRE DE France et des français Après l’Epoque
Moderne (de 1500 au XVIII° siècle) : 1483/1559 :
La Renaissance 1559/1661 : Les Divisions françaises 1661/1774 :
La Monarchie absolue, nous continuons l’Epoque
Contemporaine (XIX°/XXI° s.) : 1774/1848 : Les Révolutions 1848/1914 : La France épanouie 1914/1945 : La Génération
sacrifiée 1945/1974 : L’embellie 1974/2009 : La Génération désemparée… L’œuvre accomplie par la III° République est
importante
durant ses 70 ans d’existence. Retenons aussi ces
déclarations d’hommes responsables : …La nation française n’obéira
pas toujours à ceux qui n’ont aucun droit de la commander (1871). La République ne peut périr, si tous
les citoyens restent debout pour la défendre quand on voudra
l’attaquer (1871). Une Nation recule quand elle n’avance
plus. La Démocratie française compte sur un avenir de progrès. Elle veut des
réformes judiciaires et politiques… Ces réformes sont nécessaires, ces progrès
s’imposent (1887). En politique, on succède à des
imbéciles et on est remplacé par des incapables (le Tigre). La guerre ce n’est pas seulement une
histoire d’hommes qui meurent, c’est aussi une histoire d’hommes qui
tuent (Un Poilu). La
III° République a connu 14 Présidents :
1871/1873 : Adolphe THIERS 1873/1879 : MAC-MAHON 1879/1887 : Jules GREVY 1887/1894 : Sadi
CARNOT 1894/1895 (6mois) :
Casimir PERIER 1895/1899 : Félix
FAURE 1899/1906 : Emile LOUBET 1906/1913 : Armand
FALLIERES 1913/1920 : Raymond POINCARE 1920 (8 mois) : Paul DESCHANEL 1920/1924 : Alexandre Millerand 1924/1931 : Gaston DOUMERGUE 1931/1932 : Paul DOUMER 1932/1940 : Albert LEBRUN La IVème REPUBLIQUE formée en 1946 fut une République mal aimée, parce que restée célèbre pour
son instabilité politique chronique jusqu’en
1958, avec ses 25 Chefs de
gouvernement et ses problèmes économiques, sociaux et de décolonisation. Les nouvelles institutions de la IV° République ont été
approuvées par référendum le 13 octobre 1946. C’est
un régime parlementaire où le Président de la République était élu pour 7 ans par les deux Chambres (la
Chambre basse ou Assemblée Nationale
et la Chambre haute ou Conseil de la
République ou Sénat). Deux assemblées parlementaires, le Conseil économique et l’Assemblée de l’Union française (ex-
Empire colonial) les assistaient. Le Président de la République désignait le Président du Conseil des ministres (ou Premier
ministre), qui lui-même nommait ses ministres. Le Pouvoir exécutif
était exercé par le Président du Conseil, qui assurait également la Présidence
du Conseil supérieur de la Magistrature et de l’Union française. Les élections des députés à la proportionnelle ne permettaient pas d’établir une majorité au
sein de leur Assemblée. Cette République ne parviendra pas à doter le Pays
d’institutions stables, ni à lui épargner l’alignement sur les Etats-Unis, ni à
décoloniser… MAIS, elle assura les
fondements de la croissance des trente
Glorieuses, une période de prospérité,
d’embellie, de reconstruction rapide du Pays et la réalisation de l’Europe. Les banques furent nationalisées le 2 décembre 1945. Le 21
février 1946, la durée du travail passa à 40
heures par semaine. Le 8 avril, les compagnies de gaz et d’électricité furent
nationalisées (EDT et GDF furent créés). La même année, les
compagnies d’assurance et l’industrie des combustibles minéraux furent
nationalisées. Le CNPF (Conseil
National du Patronat Français) vit le jour. La loi « Marthe Richard » interdira les maisons closes… Le 23 novembre 1946, le port d’Haïphong fut bombardé par la
marine française (début de la guerre d’Indochine). Le 19 décembre, le Viet Minh
se souleva contre la présence française en Indochine… Enlisée aussi dans la guerre d’Algérie, la IV° République
succombera au vrai/faux Coup d’Etat du 13 mai 1958, qui créa les conditions du retour
au pouvoir du général de Gaulle. Jules-Vincent
AURIOL, né le 27 août 1884 à Revel
–Haute Garonne- (mort le 1 janvier 1966 à Paris) est le Fils de Jacques Antoine Auriol,
boulanger. Avocat à Toulouse en 1905,
militant SFIO, il créa le quotidien Le Midi socialiste. Il épousa Michelle Aucouturier, le 1 juin 1912. Leur
fils Paul se maria avec Jacqueline Douet (première
femme pilote d’essai). Député de Muret de 1914
à 1940, puis maire en 1925,
Vincent Auriol deviendra l’expert financier du Parti socialiste sous le Cartel des gauches (1924/26) et
Président de la commission des finances de la Chambre des députés. Ministre des Finances pendant le gouvernement
du Front Populaire (1936/37),
il passera au ministère de la Justice, en 1937/38
dans le cabinet Chautemps, puis du 15/01 au 8/04/1938 au
ministère de la Coordination des services ministériels. Il fut hostile aux accords de Munich en 1938. Il refusa de voter, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Cette même année, il fut arrêté par le gouvernement de Vichy. Il correspondra avec Léon Blum pour l’assurer de son
optimisme en la victoire des démocraties face au nazisme et au fascisme. Il fut libéré après un non-lieu
et placé en août 1941 en résidence surveillée. Conseiller des socialistes résistants, en 1942, il entra dans la Résistance. En 1943, il rejoindra Londres en avion et deviendra le président de la
commission des finances de l’Assemblée
consultative d’Alger. Entre 1945 et 1946, il présida successivement
les deux Assemblées constituantes. Vincent AURIOL,
élu par une large majorité de
l’Assemblée, deviendra le 16 janvier 1947
le premier Président de la 4ème République française. Le 22 janvier 1947,
Paul Ramadier (SFIO) prendra
la tête d’un gouvernement tripartie (PC, Radicaux, SFIO) et sera
remplacé, le 24 novembre, par celui de Robert Schuman à la tête
d’une coalition MRP, Radicaux et SFIO. Dans le contexte de la guerre
froide, les ministres communistes furent renvoyés… Des institutions, telles que la Sécurité Sociale, les
Allocations Familiales, l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), le
Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), l’Institut National
de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE)… furent créées. De 1948 à 1952, les aides du Plan Marshall américain soutiendront le Plan Monnet pour relancer l’économie de la France et ainsi supprimer le
rationnement. Le 11 septembre 1948, Henri Queuille deviendra
Chef du gouvernement et le 28 octobre,
Georges Bidault. Le 10
décembre, la Déclaration Universelle
des Droits de l’Homme fut adoptée par l’ONU
à Paris par 48 états. Le 13 août 1950, René
Pleven forma un nouveau gouvernement. La CECA
(Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) voit le jour, par le Traité de Paris en 1951, avec l’Allemagne de l’Ouest, l’Italie et le BENELUX
(Belgique, Nederland et le Luxembourg). Les gouvernements successifs
de Queuille, Pleven, Edgar Faure ou de la « Troisième Force » ne parvinrent pas
à résoudre la crise financière et les difficultés suscitées par la guerre
d’Indochine. Hostile à la rigueur budgétaire des modérés et à la loi Baranger
sur l’enseignement privé du 10 septembre 1951 (améliorée en 1959 par la loi
Debré), les socialistes
passèrent dans l’opposition jusqu’en 1956. La quatrième République ne glissa-t-elle pas ainsi à droite ? Afin de restaurer les finances publiques, le Président de la
République fit appel à un petit patron d’une usine de cuirs et peaux, installé
à Saint-Chamond dont il fut maire de 1929
à 1977 et député de la Loire en 1936 et 1946 : Monsieur Antoine PINAY. Afin de redonner confiance
aux détenteurs de capitaux, il lança un emprunt de 3,5 % indexé sur l’or (emprunt Pinay) et exonéré des droits de
succession. Il jugula aussi l’inflation et mit en œuvre l’échelle mobile avec indexation des salaires sur les prix… Il fut donc Président du Conseil et ministre des Finances de
mars à décembre 1952. Successivement René Mayer et Joseph
Laniel lui succédèrent en 1953/54
(au total 16 Chefs de gouvernement sous Vincent Auriol). Ce dernier ne se représentera pas en décembre 1953 (Il deviendra membre du Conseil constitutionnel de 1958
à 1960. En décembre 1965, il appela à voter François Mitterrand à l’élection
présidentielle). Vincent Auriol laissa donc René COTY lui succéder pour affronter la guerre d’Indochine et la
crise algérienne (à l’origine de la fin
de la quatrième République). René Jules Gustave COTY,
fils de Blanche Albertine Amandine Sence et de Jean André
Coty, épousa Germaine Corblet. Ils
eurent deux filles. René
Coty, né le 20 mars 1882 au Havre (mort le 22/11/1962 au Havre),
fut marqué par les convictions religieuses et politiques de sa famille. Dans la
lignée des Gambetta, Jules Ferry et Waldeck-Rousseau, il sera avocat,
Conseiller d’arrondissement radical-socialiste,
conseiller municipal du Havre en 1908,
Conseiller général de Seine-inférieure en 1913.
Il participa à la bataille de Verdun
avec l’ensemble de la division Mangin. Député en 1923, il
rejoignit le groupe des Républicains de
gauche, puis des indépendants en 1944. Sénateur en 1936,
il donna les pleins pouvoirs au
maréchal Pétain en 1940. Inéligible
pour cette raison à la Libération, il
sera réhabilité en 1945. Ministre de
la Reconstruction et de l’Urbanisme
en 1947/48. Le candidat de droite Joseph Laniel n’obtenant pas la
majorité, René COTY sera enfin choisi au
douzième tour du scrutin à la
Présidence de la République française, le 23/12/1953 (en fonction seulement le 16 janvier 1954). Sa présidence
sera marquée par la décolonisation et la fin désastreuse de la guerre d’Indochine avec la chute
dramatique de Diên Biên Phu, le 7 mai
1954. Les gouvernements radicaux
Mendès-France (19 juin 1954) puis Edgar Faure (23 février 1955) réglèrent le
conflit indochinois (Accords de
Genève en 1954) et
donnèrent l’indépendance au Maroc (2
mars 1956) et à la Tunisie (20/03/56). Pour lutter contre la dénutrition
et l’alcoolisme, le Président du Conseil en 1954, Pierre Mendès-France, fit distribuer des verres de lait dans
les écoles et dans les casernes. Dès novembre 1954,
l’insurrection des Aurès et de la grande Kabylie marqua le début de la guerre d’Algérie. L’année 1956 fut marquée par deux crises internationales :
- Sous le gouvernement Guy Mollet, l’expédition franco-anglaise
de Suez contre le gouvernement égyptien de Nasser fut un grave échec.
- L’insurrection anticommuniste hongroise sera écrasée par les
soviétiques. Sous le gouvernement Guy Mollet (1 février 1956), le Traité de Rome signé institua le Marché commun, c’est à dire la naissance de la CEE et de l’Euratom. Les Présidents de Conseil des ministres Maurice
Bourgès-Maunoury (13 juin 1957), Félix Gaillard (6 novembre 1957), Pierre Pflimlin (14/28 mai 1958) et Charles
de Gaulle (1er juin /21 décembre 1958) avaient-ils compris la situation en
Algérie ? Etaient-ils pour l’Algérie française, l’autodétermination ou pensaient-ils déjà à
l’indépendance ? Le Président de la République avait rappelé le général de
Gaulle, à la suite de la crise de mai
1958, avec la révolte des populations européennes à Alger. Après
la mise en place en octobre 1958 de la nouvelle Constitution,
René Coty siégea au Conseil
Constitutionnel jusqu’en 1962. NB : La
chronologie de la décolonisation s’étale de 1941 à 1977 : 1941-1946 :
Indépendance de la Syrie et du Liban. 13/10/46 : Nouvelle Constitution :
l’Empire colonial devient l’Union française. 1949-50
: Le Cambodge et le Laos deviennent des Etats indépendants associés. 21/07/54 :
Indépendance du Viêt-Nam. 29/05/55 :
Autonomie interne de la Tunisie. 02/03/56 :
Indépendance du Maroc. 20/03/56 :
Indépendance de la Tunisie. 20/06/56 :
Autonomie interne des Territoires de
l’Union française. 30/08/56 : Indépendance
du Togo. 1958 :
L’Union française est remplacée par la Communauté. 1958 :
Indépendance de la Guinée ; les autres Territoires africains de la
Communauté deviennent
des Etats autonomes. 1960 :
Indépendance des Etats africains et de Madagascar. 1962 :
Indépendance de l’Algérie. 1974 :
Indépendance des Comores (l’Ile de Mayotte demeure française). 27/06/77 :
Indépendance des Territoires des Afars et des Issas. Que reste-t-il de l’ancien empire colonial français ? Que quelques confettis,
situés en Amérique, en Océanie et dans le Pacifique où les revendications
indépendantistes resurgissent périodiquement... Avec ses Départements et Territoires d’Outre Mer (DOM-TOM),
la France dispose d’un vaste espace maritime où elle a utilisé l’atoll de Mururoa pour les expériences
destinées à moderniser sa force nucléaire et la Guyane pour lancer les fusées Ariane. La France, aujourd’hui, n’est plus le « gendarme de l’Afrique ». Sa
coopération militaire, économique, financière et culturelle, est plus réfléchie
et prudente. Coupera-t-elle les subventions ? (Elle les accorde désormais à… Haïti,
l’Afghanistan, les Comores et les Territoires Palestiniens... en raison de leur
« forte visibilité politique
( ! ) »). Mais,
notre pays n’est-il pas le deuxième vendeur d’armes dans le monde ? La Guerre
d’Algérie (1954/1962) :
Après la Seconde Guerre Mondiale, la guerre d’Algérie, menée
par la France contre les indépendantistes algériens, prend place dans le
mouvement de décolonisation des empires occidentaux. Cette décolonisation se
passa dans la douleur, due aux maladresses des autorités françaises, à l’égoïsme obtus de certains colons, aux
violences des extrémistes français et aux brutalités sans scrupules des fellaghas (coupeurs de routes). L’insurrection fut déclenchée le 1er novembre 1954 - la Toussaint rouge - (comme suite logique des manifestations de Sétif
en 1945 et du statut organique
accordé en 1947). Les opérations « de
maintien de l’ordre » durèrent 8
ans… et traumatisèrent durablement les algériens et les français. L’Algérie, au cœur du Maghreb entre l’Afrique noire et le
Proche Orient, était avec Oran, Alger et Constantine trois Département français, riches en produits agricoles, en gaz et
pétrole du Sahara… Ce pays était constitué d’un million d’Européens surtout de
nationalité française (les colons) qui participèrent activement à la
croissance économique. La population musulmane cependant était pauvre (crise agraire ?). Pour certains
algériens, déçus des promesses non tenues, la lutte armée fut la seule solution
pour obtenir l’autonomie (et non
l’assimilation qui était difficilement réalisable). En octobre 1954,
le FLN (Front de Libération
Nationale) nouvellement créé se dota d’une Armée
de Libération Nationale (AFN). Malgré
les tentatives des gouvernements français successifs de présenter cette guerre
comme un problème de police
intérieure, la dimension internationale du conflit ne cessa de
croître ; ce qui profita au FLN. Le massacre de la Toussaint déclencha le mécanisme fatal « terrorisme-répression », tandis que
l’armée française chargée de la pacification
assurait le quadrillage de l’Algérie,
ce qui nécessita, dès 1956,
l’intervention du contingent. L’aide arabe fut décisive, l’opinion publique aussi, celle
de gauche surtout ! Même l’ONU (donc les américains) condamna la politique
française dès 1955. Les succès militaires français en Algérie, dont la bataille d’Alger de janvier à septembre 1957 conduite par le général Massu,
n’empêchèrent pas les divisions croissantes de l’opinion française, les
controverses sur l’emploi de la torture, le mécontentement des chefs militaires
à l’égard des politiques … et
l’opinion internationale défavorable. Des attentats et des combats se multiplièrent entre membres
du FLN et les Forces françaises. L’OAS (Organisation de l’Armée Secrète) tenta par des
actes terroristes de s’opposer à l’indépendance de l’Algérie. Ce mouvement
clandestin fut dirigé par les généraux Salan et Jouhaud jusqu’à leur
arrestation en 1962. Le Président Charles de Gaulle, dans cet imbroglio tragique
du problème algérien, accepta les principales revendications du GPRA (Gouvernement Provisoire de la
République Algérienne). Les Accords d’Evian
furent signés le 19 mars 1962. Le référendum du 1/07/1962 reconnut
l’indépendance de l’Algérie, après 132
ans de colonisation. Les pieds-noirs continuèrent
d’embarquer pour une métropole qui ne goûta
pas la langue des français d’Algérie (le pataouète)…
A la fin de l’été 1962,
700 000 Européens seront partis d’Algérie. Pendant cette période, des militants de gauche, d’extrême
gauche, tiers-mondistes, ingénieurs, médecins, chirurgiens, infirmiers,
instituteurs, artistes… arrivèrent pour bâtir l’Algérie socialiste. Ces pieds-rouges découvrent
le poids de l’islam, le machisme, le mépris à l’égard des chrétiens -gaouris-, l’’absence de démocratie, les
règlements de comptes violents, la corruption… et sont renvoyés en France après le coup
d’Etat du colonel Boumediene en 1965. Pourquoi
aujourd’hui, plus on s’éloigne dans le temps de la guerre d’Algérie, plus on
s’en rapproche ? De
Nuremberg au procès Barbie : 1945/46 :
le tribunal militaire international de Nuremberg a jugé 22 hauts
responsables du régime nazi pour crime contre l’humanité : 12 condamnations à mort et 3 à la prison à perpétuité. Entre 1946 et 1949, 180 autres cadres
nazis ont été jugés et condamnés. En 1961, condamnation à mort et pendu
le 31 mai 1962 de l’organisateur
« technique » de l’extermination des juifs : Adolf
Eichmann. En 1965 : condamnation allant de
la prison à la réclusion à perpétuité de 20
responsables du camp d’extermination
d’Auschwitz. En 1980 : 3 principaux responsables de la déportation
des juifs de France condamnés à 12, 10 et 6 ans de prison. En 1987 : Klaus Barbie, officier SS commandant la Gestapo à Lyon, a été condamné à la réclusion à perpétuité. Il
mourut en prison en 1991. En 1993, le 8 juin, René Bousquet, un
des responsable de la rafle du Val’Hiv en 1942,
est abattu chez lui de cinq balles de révolver. Paul
RAMADIER (1888/1961) fut chef de gouvernement du 22/01/1947 au 21/10/1947 et du 22/10/1947
au 19/11/1947. Avocat, député
socialiste, il prépara les lois sur les Accidents
du Travail, sur la Retraite et le maintien des 40 heures hebdomadaires. Il resta maire
de Decazeville de 1919 à 1959. Il fit
partie en 1936/37 respectivement des
gouvernements Blum et Chautemps comme sous-secrétaire d’Etat aux
Mines, Electricité et Combustibles, puis aux Travaux Publics. En 1938, il deviendra ministre du Travail
dans le cabinet Daladier. Il vota contre les pleins
pouvoirs à Philippe Pétain et s’engagea dans la Résistance. A la Libération, il fut nommé ministre du
Ravitaillement dans le gouvernement de Gaulle, de décembre 1946 à janvier 1947, ministre de la Justice sous Léon
Blum, puis Président du Conseil après l’adoption de la Constitution de la IV° République.
Il écarta les communistes de son gouvernement mettant fin au
tripartisme (PC, SFIO, MRP). En 1948,
il participa au Congrès de l’Europe à la Haye avec 749 autres délégués européens. Le message fut : «Tous ensemble, demain, nous pouvons édifier… la plus grande
formation politique et le plus vaste
ensemble économique de notre temps. Jamais l’histoire du monde n’aura connu un
si puissant rassemblement d’hommes libres. Jamais la guerre, la peur et la
misère n’auront été mises en échec par un plus formidable adversaire ». Un vœu… à quand la réalité ? Dans le gouvernement Queuille, il sera ministre de la
Défense (1948/49) et dans celui de
Guy Mollet, en 1956/57, ministre des
Affaires économiques et financières.
Il défendit le Plan Marshall. En 1956, il créa la vignette pour taxer les propriétaires d’automobiles. Il n’arrivera
pas à juguler l’inflation, ni les déficits, dominés par les dépenses concernant
la guerre d’Algérie. Il termina sa carrière comme Inspecteur au BIT (Bureau
International du Travail). En juin 1958, il
soutiendra le retour au pouvoir du général de Gaulle. Henri
QUEUILLE (1884/1970), Médecin, en Corrèze, maire en 1912, Conseiller Général, député radical
socialiste (1914/1935), effectua la
Première Guerre Mondiale au Front. Sénateur de Corrèze (1935/40 et 46/58), il
sera plusieurs fois ministres sous la III°
République. Résistant, il rejoindra Londres en 1943 et deviendra commissaire d’Etat chargé du Ravitaillement. Sous la IV° République
(Présidence Vincent Auriol), figure importante de la Troisième Force (SFIO,
MRP et Radicaux), Queuille fut
Président du Conseil de septembre 1948 à
octobre 1949. En octobre/novembre
1948, il fit face à une importante grève déclenchée par les syndicats et le
Parti communiste. En avril 1949, il
signa l’adhésion de la France au Pacte
Atlantique (OTAN). En 1951, Chef du
gouvernement de mars à juillet, il
fit voter la loi électorale dite des
« apparentements » pour
réduire l’influence des gaullistes et des communistes à l’Assemblée Nationale. Il se retira ensuite de la vie politique, en influençant
deux brillants « filleuls » :
François Mitterrand et Jacques Chirac… futurs Présidents de la République. Maurice
THOREZ (1900/1964) disait : «S’il est important de
bien conduire un mouvement revendicatif, il faut aussi savoir le
terminer ». « Il vaut mieux s’unir pour obtenir
le bonheur sur la terre que de se disputer sur l’existence d’un paradis dans le
ciel ». Ancien mineur, il dirigea le Parti Communiste pendant 30 ans, en tenant compte des ordres de
Moscou. En 1923,
stalinien, jeune révolutionnaire, il fut repéré par les dirigeants du Parti. Il fut chargé de l’action contre
la guerre du Maroc. En 1930, assisté
de Jacques Duclos, de Benoît Frachon et de Eugen Fried, il deviendra le Secrétaire Général du Parti jusqu’à sa
mort en 1964. Fervent défenseur du Front Populaire, il rencontra
régulièrement Léon Blum. Le 3 septembre 1939,
il fut mobilisé et en garnison à Arras. Il déserta et passa la Belgique avec sa
compagne enceinte, Jeannette Vermeersch, avant de regagner Moscou, terre d’asile ! En 1945, il reviendra en France, gracié… «Produire, c’est aujourd’hui la forme
la plus élevé du devoir de classe, du devoir des français. Hier, notre arme
était le sabotage, l’action armée contre l’ennemie, aujourd’hui, l’arme, c’est
la production pour faire échec aux plans de la réaction » disait-il ! Il participa, avec 4 autres
communistes, au gouvernement de Charles de Gaulle, comme ministre de la Fonction Publique. En novembre 1946, vice Président du
Conseil, il quitta le gouvernement Ramadier en mai 47 avec les 4 autres
ministres communistes. La guerre froide
et le Plan Marshall incommoderont les communistes. Staline, petit père
des peuples, décéda en 1953. Krouchtchev
lui succéda et dénonça ses crimes. Maurice Thorez continua à avaler des couleuvres ! En 1956, n’a-t-il
pas approuvé la répression de la
révolution à Budapest ? Malade dans les années 50/60,
une page du communisme français se ferma le 12
juillet 1964. (Comme chaque année, il était en vacances en URSS : il
décéda brutalement en Mer Noire, sur un bateau…) Alain
POHER (1909/1996), ingénieur civil des Mines, MRP, influencé par Emmanuel Monnier,
entra en 1938 comme rédacteur au ministère des Finances. Maire d’Ablon sur Seine en 1945/1983, partisan du réseau Libération-Nord, Président du comité d’épuration, chef des Services
sociaux du ministère à la Libération, il sera nommé directeur du cabinet Robert
Schuman. De 1948 à 1952, il fut commissaire général aux
Affaires allemandes et autrichiennes. Membre du groupe de l’Union
centriste, il siégea au Palais du Luxembourg comme sénateur en 1959 jusqu’en 1995. Président du Sénat de 1968
à 1992, il assura l’intérim de la Présidence de la République après
la démission du Président Charles de Gaulle en avril 1969 et lors du décès du Président Georges Pompidou en avril 1974. Il fut candidat à l’élection
présidentielle de 1969 et battu au
second tour par Georges Pompidou. Le PCF (Parti Communiste Français) et Jacques Duclos, son candidat, ne choisiront pas entre
« bonnet blanc et blanc bonnet » ! LA V° REPUBLIQUE (1958 à nos jours…) : Le
général Charles de Gaulle fit adopter, le 28 septembre 1958, la Constitution de
la cinquième République. Le Président de la République française sera élu pour 7 ans
et détiendra le pouvoir exécutif. D’abord choisi par les Grands électeurs, il
est, depuis le référendum du 28 octobre 1962, élu au suffrage universel à deux
tours. Il
dirigera les Armées, la diplomatie et donnera ses grandes orientations à la
politique du gouvernement. Il disposera du droit de dissolution de l’Assemblée
Nationale, de pouvoirs exceptionnels en cas de crise (article 16 de la Constitution) et du droit de
grâce. Le
Président de la République désignera le Premier ministre chargé de proposer un
gouvernement. Le Parlement, constitué de l’Assemblée Nationale et du Sénat,
votera les lois. L’initiative des lois appartiendra au gouvernement et au
Parlement. La promulgation des lois
incombera au Président de la République. Avec 79.2 % des
voix, les français avait adopté par référendum
la Constitution voulue par le général de Gaulle. Cette Constitution promulguée
le 4 octobre 1958 a-t-elle été
taillée sur mesure pour le général de
Gaulle ? Françoise Giroud, directrice de la rédaction de l’express, estima que les français
risquaient l’esclavage s’ils ne savaient pas dire non à la Constitution. Et,
dans un long texte titré « les
grenouilles qui demandent un roi » l’écrivain, philosophe et romancier
Jean Paul Sartre expliqua que les électeurs honnêtes et intelligents qui voteront oui seront victimes d’un mirage. A
l’opposé, François Mauriac, poète et romancier, affirma que de Gaulle était le « passeur » désigné pour sauver la France. (Selon Claude Allègre, ex-ministre de l’Education Nationale, Monsieur Sartre, un marxiste bêlant, a
commis de lourdes erreurs vis-à-vis de notre jeunesse et s’est trompé dans
toutes ses analyses politiques (aveugle
face à la montée du nazisme, admirateur de Staline et du maoïsme… ». Alors
oui, mieux valait avoir raison avec Aron,
partisan du juste milieu… ! Ce philosophe du terrorisme osa encore dire : « cassons du bourgeois » ! Est-il vrai qu’aucune
leçon n’a été tirée de l’aveuglement idéologique du gauchisme français des
années 70 ? ). Cette
Constitution a cependant montré ses capacités d’adaptation.
Entre 1986 et 2009, elle a été
révisée 25 fois et permis l’alternance politique, trois cohabitations entre la droite et la
gauche et surtout une stabilité des régimes politiques en place… Les artisans de cette Constitution furent Michel DEBRE,
Garde des Sceaux, ministre de la Justice en 1958/59
et Premier ministre de 1959 à 1962 et
Jean Foyer, juriste et Commissaire du Gouvernement. Notre
France est cependant friande de changements de régime avec 6 Monarchies, 2
empires, 1 Etat français et 5 Républiques. Le septennat présidentiel (suffrage universel en 1962) a laissé la place au quinquennat en 2000. Le Conseil Constitutionnel est une juridiction
pour estimer si une loi est conforme aux principes républicains. La
France n’est pas seulement laïque, mais aussi parfois laïcarde ; elle a
peur des religions, et ce d’autant plus que l’ignorance religieuse se déploie. Du VIIème siècle, date
d’apparition de l’islam, au milieu du
XXème, moment d’accession des pays musulmans à l’indépendance, la
géopolitique a empêchée le dialogue religieux et favorisé la polémique. En
Europe, le régime de religion d’Etat prévaut dans six pays : le Danemark, la Finlande, la Norvège, la Grèce (orthodoxie), la Grande Bretagne (anglicanisme en Angleterre et presbytérianisme en Ecosse)
et Malte (catholicisme). Huit
autres appliquent le principe de
séparation des Eglises et de l’Etat (Hongrie, Lettonie, Portugal,
République Tchèque, Slovaquie, Slovénie, Suède et France). Mais l’Hexagone est le seul
Etat à avoir inscrit ce principe de
laïcité dans sa Constitution. Enfin,
certains pays connaissent un régime
concordataire (Allemagne, Autriche, Espagne, Italie, Portugal, Luxembourg,
Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovaquie, Slovénie et
France, en Alsace-Moselle). (L’irruption
de l’islam sur le Vieux Continent et la difficulté de son intégration - illustrés
par le débat autour du voile à l’école et du port de la burqa…- ont ravivé les tensions entre les
partisans d’une séparation très stricte de la religion et de l’Etat, et les
tenants d’une laïcité plus ouverte, acceptant même de retoucher la loi de 1905…). Soyons pour une saine et légitime laïcité, plutôt qu’à une « séparation hostile ». Si la France a des signes de récession, son
activité économique au ralenti, la confiance ébranlée, le pouvoir d’achat des
salariés en baisse, le chômage en hausse, un lourd déficit de la balance
commerciale, une restriction des investissements publics et des crédits
d’équipement… et la guerre… (d’Algérie) qui accentue ces problèmes
structurels : que remarquez-vous ? (Une
situation presque identique à celle de 2008…). Mais,
cette situation décrite date de novembre 1958 ! Le Plan d’Antoine
Pinay, ministre des Finances d’alors, ne « voulait pas faire de peine aux français possédants et entendait gérer
la France comme une boutique ». Monsieur Pinay réédita les mesures qui
avaient assuré son succès en 1952. Ce
sage de Saint-Chamond a donc souvent
été consulté pour son bon sens et son expérience. Elu
Président de la République française en décembre 1958, Charles de Gaulle disposa
d’une solide majorité (UNR - Union pour
la Nouvelle République - puis UDR -Union
pour la Défense de la République -). (Ce Parti deviendra en
1971, Union des Démocrates pour la République et en 1976, Rassemblement Pour la République -RPR-). Le nouveau Président gouverna successivement avec Michel Debré (1959/1962), un des fondateurs de la Constitution, Georges Pompidou (1962/1968), un de ses collaborateurs et Maurice Couve de Murville (1968/1969),
son ministre des Affaires étrangères. Entre autre, il s’attacha à rendre à la France son
indépendance diplomatique et militaire, en constituant une force atomique
« de dissuasion » et en se retirant de l’OTAN en 1966. Selon la
CIA (Central Intelligence Agency) de
Gaulle était un égocentrique intraitable avec quelques touches de mégalomanie… Après avoir affronté la crise de mai 68 (dans une société où le mot d’ordre :
« on ne peut pas tout avoir »,
était remplacé par : « tu as le
droit à tout ») et suite
à l’échec du référendum sur la
régionalisation et la réforme du Sénat,
le Président se retira en avril 1969.
Son
successeur Georges Pompidou et ses gouvernements (Jacques Chaban-Delmas en 1969/72
avec sa nouvelle société ; Pierre Mesmer (1972/1974), gaulliste orthodoxe)
s’attachèrent à l’expansion industrielle et commerciale du pays. Le Président Pompidou, hautement intelligent et astucieux,
d’une forte personnalité et d’une assurance certaine, savait se saisir des
opportunités et éviter des déclarations qu’il ne souhaitait pas
faire…. Un
candidat du Centre et des modérés,
européen convaincu, Valéry Giscard d’Estaing devient Président de la République
en 1974, après la maladie et le décès du Président Pompidou. Malgré la récession économique due aux chocs pétroliers de 1973
et de 1979, il réforma le pays en le
modernisant avec ses premiers ministres Jacques Chirac (1974/76) et Raymond Barre (1976/1981). La Gauche unie en 1981
provoqua son échec à l’élection présidentielle. Un Mazarin, ou un « Rastignac », François Mitterrand
fut élu. Après l’état de grâce, sous le gouvernement Pierre Maurois auquel participèrent des communistes,
l’expérience marxiste fut rapidement confrontée aux réalités économiques. Laurent Fabius, premier ministre de 1984 à 1986, s’orienta vers une
politique de rigueur et d’austérité. Jacques
Chirac, pour les uns : fasciste
et pour d’autres : radical…, deviendra premier ministre de droite sous une présidence de gauche (COHABITATION de 1986
à 1988). Il mit en
place une politique d’inspiration libérale (privatisation de banques, de grands
groupes industriels et de certains médias…). En 1988, le Président réélu, Michel Rocard (1988/1991) puis
Edith Cresson (1991/1992) et Pierre Bérégovoy (1992/1993) furent successivement
Premier ministre. Une
deuxième période de cohabitation sera mise en place avec un collaborateur
privilégié de Jacques Chirac, Edouard
Balladur, nouveau premier ministre (1993/1995) après la victoire écrasante de l’opposition (RPR et UDF) aux élections
législatives de 93. En
mai 1995, Jacques Chirac sera élu Président de la République et réélu en 2002,
pour laisser la place, en 2007, à Nicolas Sarkozy. Serait-il
« Foutriquet » ? Il se flatte, il se mire, tout part de sa
personne, tout y revient aboutir ! N’est-il pas aussi d’accord avec
Adolphe Thiers quand l’un dit : « Ensemble
tout devient possible » et l’autre : « Nul ne doit faire peser sur la société le fardeau de sa paresse
ou de son imprévoyance ». Un contemporain ajoute : « Nul ne peut prétendre à la
magistrature suprême s’il n’est nourri d’une culture exceptionnelle, avisé aux
affaires de la Nation, roué à la politique ». Charles de GAULLE (1890/1970) : Au printemps 1958,
des personnalités importantes telles que le général Massu, le général Salan et
Jacques Chaban-Delmas demandèrent le retour du général, pour résoudre la crise algérienne et intérieure. Il sera
finalement appelé à la Présidence du
Conseil, le 29 mai 1958, par le
Président de la République René Coty. « Je vous ai
compris » prononcé à Alger, le 4
juin, et « Vive l’Algérie française »
à Mostaganem le 7 juin, parviendront
à apaiser provisoirement les
tensions. Ces déclarations étaient cependant ambigües :
voulait-il favoriser le concept de
l’intégration ou résoudre cette crise
en dehors de ce concept ? Le Plan de Constantine
sur 5 ans prévoyait une accélération
de l’industrialisation pour réduire le chômage, une réforme agraire pour
reconstruire une classe de petits paysans (propriétaires musulmans), la
construction de logements en villes et une politique de scolarisation des
jeunes musulmans. Mais la société française était déchirée entre les partisans
d’une Algérie française et les anticolonialistes. Les premiers se composaient des
« Pieds noirs », des
officiers traumatisés par la guerre d’Indochine et des forces politiques d’extrême droite, même fascisantes. Les
seconds avaient dans leurs rangs des fidèles aux objectifs de la lutte des classes, des internationalistes et tiers-mondistes… Le
général prendra ses fonctions officielles de Président de la République en
janvier 1959. Le 1er
janvier 1960, il instaura à l’effigie de la semeuse, le Nouveau Franc qui valait cent franc. Engagé dans la guerre civile en Algérie, il privilégia
finalement l’autodétermination des
Algériens. Ce revirement politique provoqua de fortes réactions de l’OAS (Organisation Armée Secrète) en métropole
et en Algérie (le 22/04/61 Putsch des
généraux d’Alger - Salan, Challe,
Zeller et Jouhaud -). Après l’ordre autoritairement rétabli en Algérie, les Accords d’Evian, furent signés, le 19 mars 1962, avec le
FLN (Front
de Libération Nationale). Le 26 mars, une
manifestation organisée par l’OAS dégénéra
en fusillade, dans le quartier populaire d’Alger, parce que « Qui contrôle Bad-el-Oued, contrôle Alger, et
qui contrôle Alger, contrôle l’Algérie ». Malgré le cessez-le-feu, la poursuite d’attentats provoqua
le départ vers la France des français d’Algérie, dans des conditions
dramatiques, préférant « la valise
au cercueil ». De nombreuses victimes civiles, notables algériens fidèles à
la France et harkis, forces auxiliaires de l’armée française furent exécutés
par le FLN. En août 1962, le
Président de Gaulle échappa à un attentat au Petit-Clamart. Il régla donc, avec quelques déchirements, le problème
algérien et la décolonisation des pays d’Afrique. Le Président refusa la division du monde en deux blocs centrés
autour des Etats-Unis et de l’URSS. Il préféra une « Europe
des Etats » à l’idée d’une autorité supranationale. Il revendiqua
l’indépendance nationale, tout en lançant, avec le chancelier allemand
Adenauer, les premières bases de l’Europe
communautaire. En 1962, un
protocole d’accord fut signé entre les gouvernements français et britannique
pour la construction d’un avion quadriréacteur
long courrier supersonique. Le Concorde
naîtra en 1969. Il était capable d’atteindre Mach 2.02 (2179 Km/h)
soit 2 fois la vitesse du son et de traverser l’Océan Atlantique en quatre heures (à une altitude de 15650 m). Il fut mis en service le 21 janvier 1976 et prit sa retraite en 2003… Ce supersonique reste un avion
mythique et un symbole de l'excellence française. Le Président de Gaulle signa un Traité de coopération en 1963
avec les Allemands. Il s’opposa à l’entrée de la Grande- Bretagne dans la Communauté européenne et refusa tout
abandon de la souveraineté nationale. Il se posa en champion des pays non engagés avec
l’aide aux nations africaines et en reconnaissant la Chine populaire en 1964. Il
fut réélu en 1965 contre François
Mitterrand, candidat de la gauche
française. Il
sera contre l’intervention américaine au Viêt-Nam en 1966. En voyage au Québec en
1967, il proclama « Vive le
Québec libre » et condamna Israël pour la guerre des six jours. Le malaise socioculturel
éclata en mai 1968 par une grève générale et la révolte des étudiants. C’était la base la plus jeune et non syndiquée qui impulsait
le mouvement et ajoutait de vraies aspirations révolutionnaires, inspirées par
l’extrême gauche étudiante. Les jeunes étaient solidaires de tous les révoltés
du monde. Leurs héros étaient Che Guevara,
Fidel Castro, Mao, Hô-Chi-Minh…
(Ont-ils été des sauveurs suprêmes ?).
Cette révolution culturelle aspirait à un bouleversement
total des valeurs, à la fin des interdits et à une société self-contrôlée. L’autorité patriarcale, les hiérarchies d’entreprise ou
universitaire, les rapports sociaux et familiaux furent bousculés. Il fallait donc prendre au sérieux ces événements en fuyant
les fanatismes et idéologies d’un hypothétique « grand soir » comme l’a fait André Bergeron, secrétaire général
du syndicat Force Ouvrière (FO). Sa feuille de route, pendant les négociations de Grenelle, était « Négocier pour sortir de la crise, trouver un
compromis au profit, du monde du travail » avec le Premier ministre
Georges Pompidou, le secrétaire d’Etat à l’Emploi Jacques Chirac et le
conseiller pour les Affaires sociales Edouard Balladur. Ce capitalisme patriarcal et
autoritaire n’a-t-il pas laissé la place à un capitalisme anarchiste et
libertaire ? Malgré le succès des élections de juin 68 et après la dissolution de l’Assemblée, le régime gaulliste fut ébranlé. Face à la victoire du NON
au référendum d’avril
1969, le Président se démit de ses
fonctions et se retira, à Colombey-les-Deux-Eglises, pour écrire ses Mémoires… Il décéda le 9 novembre 1970. Georges Jean Raymond POMPIDOU (1969/1974), né le 5 juillet 1911
à Montboudif (Cantal) décéda à Paris le 2 avril 1974. Il est le fils
d’enseignants d’origine paysanne, sa mère Marie-Louise Chavagnac et son père
Léon Pompidou. Il fit sa khâgne au Lycée Louis-le-Grand aux côtés de Léopold Sédar Senghor et d’Aimé
Césaire. Reçu premier à l’agrégation de
Lettres en 1934, il enseigna à
Marseille, puis à Paris au Lycée Henri IV. Georges Pompidou épousa, le 29 octobre 1935, Claude
Jacqueline Cahour. Ils adoptèrent un
garçon, Alain, né en 1942. A la Libération, Georges Pompidou fut chargé de mission du
ministre de l’information au cabinet du général de Gaulle. Il deviendra maître
des requêtes au Conseil d’Etat, puis directeur du Commissariat au Tourisme de 1946 à 1949. De 1954 à 1958, il
travailla à la banque Rothschild. De 1959
à 1962, il fut membre du Conseil Constitutionnel. En
avril 1962,
sous la Présidence de Charles de Gaulle, il deviendra premier ministre en
remplacement de Michel Debré. Il s’entoura de ministres tels qu’André Malraux,
Pierre Messmer et Valéry Giscard d’Estaing. A la fin du mois de mai 1968, la révolte étudiante
contamina le pays, les syndicats rejoignirent le mouvement sous la pression de
la base. Il y avait près de 10 millions
de grévistes. La France était paralysée. Sous une forêt de drapeaux rouges et noirs, certains avaient
le sentiment d’habiter un autre
monde ; mais lequel ? Georges Pompidou affronta donc avec succès la crise de mai/juin 1968, proposa les accords de Grenelle et fut le principal artisan de l’écrasante
victoire électorale de l’UDR. Couve de Murville le remplaça à Matignon de juillet 1968 à juin 1969. Il se trouva donc placé « en réserve de la République ». Le
15 juin 1969, élu Président de la République face au centriste
Alain Poher, il poursuivra l’effort de
modernisation et de rayonnement diplomatique français. Il créa le ministère de l’Environnement. Il dévalua le franc, changea le SMIG en Salaire Minimum de Croissance (SMIC) indexé sur les prix et les
salaires. Il mit en place la formation
continue des salariés. Il favorisa une industrialisation accélérée et encouragea
l’adhésion de la Grande-Bretagne pour renforcer la construction européenne. Il confirma la prééminence de la fonction présidentielle. Il
affirma l’indépendance de la France en maintenant une force de dissuasion nucléaire tout en restant membre de l’Alliance atlantique. Il mit en avant le rôle international de la France en se
rendant en URSS et en Chine. Il fut l’initiateur du Centre
national d’art et de culture (Beaubourg) à Paris qui porte son nom et s’érigea en « protecteur » des arts. Dans la France, frappée par la crise économique et sociale
née du choc pétrolier de 1973 et la maladie du Président, s’instaura un climat d’incertitude. Il fit cependant entrer la France dans l’ère de la consommation. Mais,
son mandat fut brutalement interrompu par son décès en 1974. Pendant les 30 Glorieuses -1945/1973- l’économie mondiale a connu une période de très forte
croissance. En France, la population était passée de 39,7 millions à 52,4 millions d’habitants. Le France, un des
plus beaux et rapides paquebots du monde (315,66
m) fut mis à l’eau le 11 mai 1960,
en présence du Président de Gaulle. Il assura des traversées transatlantiques
et quelques croisières autour du monde de 1962
à 1974, où il fut désarmé pour raisons économiques. L’achat
fait le bonheur : le temps d’une génération, les
paysans abandonnèrent le cheval… Les progrès techniques permirent d’enregistrer
des gains de productivité (produire
plus à moindre coût). Les français ont vu leur niveau de vie augmenté et les
femmes entrèrent massivement dans la vie active. Cette société de consommation transforma
les mentalités et les modes de vie. Mais la fin des temps
faciles sonna avec les différents chocs pétroliers et la délocalisation des
activités industrielles… La mondialisation apporte de nouveaux enjeux… Valéry Marie René Georges GISCARD d’ESTAING (1974/1981) né le 2 février 1926 à Coblence en Allemagne est le fils de
Marthe Clémence Jacqueline Marie Bardoux et de Jean Edouard Lucien Giscard
d’Estaing, inspecteur des Finances. Il fit ses études à l’école Gerson, puis au Lycée
Janson-de-Sailly et à Louis le Grand à Paris et enfin au Lycée Blaise Pascal à
Clermont-Ferrand. A 15 ans, il
décrocha un double baccalauréat en
philosophie et en mathématiques élémentaires. Il s’engagea en 1944
dans la Première armée et fut décoré
de la Croix de guerre. Il fit ensuite polytechnique et l’Ecole Nationale
d’Administration. En 1952, il
rejoignit son père à l’Inspection générale des Finances. Le 17 décembre 1952,
il épousa Anne-Aymone Marie Josephe Christiane Sauvage de Brantès. Ils eurent
quatre enfants, Valérie- Anne, Henri, Louis et Jacinthe. En 1954, il
commença sa carrière politique avec Edgar Faure. En 1956, élu
député du Puy de Dôme, il occupa ensuite en 1959
le poste de secrétaire d’Etat au budget sous le gouvernement Debré. Président des Républicains Indépendants (RI ), il manifesta une particulière
opposition à l’exercice solitaire du
pouvoir du général de Gaulle. Il deviendra ministre des Finances et des Affaires
économiques de 1962 à 1966 dans le
gouvernement Pompidou et sous sa présidence de 1969 à 1974, ministre des Finances et de l’Economie. Seul
capable de fédérer l’ensemble de la droite, il fut élu Président de la
République, à 48 ans, en mai 1974, contre
François Mitterrand. Il nomma celui qui l’avait soutenu, Jacques Chirac, premier
ministre. Malgré la crise économique, ce jeune président lança des
réformes marquantes et controversées, tels le droit de vote et la majorité à 18 ans, la libération de l’avortement (loi Veil en 1975), le remboursement des
moyens de contraception par la Sécurité Sociale, le divorce par consentement
mutuel, l’instauration de la taxe professionnelle qui remplaça la Patente, la loi Haby sur le collège
unique, la réforme du statut de Paris
par l’élection de son maire… et la généralisation de la Sécurité Sociale. Fervent partisan de l’Europe, il privilégia l’axe franco-allemand en collaboration
avec le chancelier Helmut Schmidt. Afin d’assurer l’approvisionnement de la
France en pétrole, il garda de nombreux contacts avec les pays arabes. Après le départ de Jacques Chirac, le plus grand économiste de France, Raymond Barre, avec des idées de Centre droit ( future UDF ),
gouverna le Pays de 1976 à 1981. Michel Poniatowski, ministre de l'intérieur de VGE de 1974
à 1977, fut le fondateur de l'UDF. (en 1990, il
écrivait : la France est en train de... perdre (son âme), non seulement
à cause de la mondialisation, mais aussi, et surtout, à cause de la
société à la fois pluriethnique et pluriculturelle que l'on s'acharne avec de
fausses idées et de vrais mensonges, à lui imposer...). A la fin de l’année 1980, la France comptait 1.5
millions de chômeurs. (En 1988, Raymond Barre a été battu aux élections présidentielles. De 1995 à 2001, il est
maire de Lyon). L’Union pour la
Démocratie Française, créée pour soutenir leurs membres aux Elections face
aux autres Partis politiques, a eu respectivement comme Président, en 1978/88 : Jean Lecanuet, en 1988/96 : VGE, en 1996/98 : François Léotard
et en 1998/2007 : François
Bayrou. Les divisions de la droite, sous l’impulsion de Jacques
Chirac entre autre et la montée de la gauche, causèrent la défaite de VGE à
l’élection présidentielle de 1981,
face au socialiste François Mitterrand. VGE est membre de droit au Conseil constitutionnel. Elu député et conseiller général du Puy de Dôme, puis député en 1986 au Parlement européen, il sera Président du Conseil régional
d’Auvergne jusqu’en 2004. Il écrit, même des romans… Il fut élu à l’Académie française
en décembre 2003. Européen engagé, il est l’un des rédacteurs de la Constitution européenne que les français (55 %) ont
refusée par référendum le 2 juin 2005. François Maurice Adrien Marie MITTERRAND (1981/1995) né le 26 octobre 1916 à Jarnac en Charente (mort le 8
janvier 1996 à Paris) est le fils de Marie Gabrielle Yvonne Lorrain et de
Gilbert Félix Joseph Mitterrand, vinaigrier et syndicaliste. Il épousa, le 27
octobre 1944, Danielle Emilienne Isabelle Gouze. (Son épouse est la présidente de la Fondation France-Liberté) Ils eurent trois garçons, Pascal (décédé), Christophe et
Gilbert. De sa relation extra conjugale avec Anne Pingeot, une fille,
Mazarine, naîtra en 1974 à Avignon. Politiquement, François Mitterrand n’était-il pas un républicain conservateur, découvrant Barrès
et Chateaubriand ? Il monta à Paris suivre les cours de l’Ecole libre des
Sciences politiques et d’Etudes supérieures de droit public. Il deviendra
avocat. Au 23° Régiment
d’infanterie coloniale il se lia d’amitié avec Georges Dayan, qui deviendra
un homme politique de gauche influent. En 1940, blessé,
capturé par les allemands, il fit la connaissance, en captivité, de Roger
Patrice Pelat (qui deviendra un richissime homme d’affaires et qui fut
impliqué, pour délit d’initié, dans les activités Pechiney-Triangle) et de Jean
Védrine (père d’Hubert Védrine, son futur ministre des Affaires étrangères). François Mitterrand rejoignit Vichy après sa deuxième
évasion réussie. En mai 1942, il
intégra le Commissariat au reclassement
des prisonniers. IL accepta, afin d’avoir une couverture pour son activité dans la résistance - sous le pseudonyme de Morland - ou par conviction ( ?), des mains du maréchal Pétain, la Francisque. Protégé du radical Henri Queuille, il deviendra député de la
Nièvre en novembre 1946, et maire de
Château-Chinon pour s’enraciner dans le Morvan. En 1947, dans le
gouvernement Ramadier, il deviendra ministre des Anciens Combattants et
Victimes de guerre. Il participera à onze
gouvernements, dont le poste de Ministre de la France d’Outre-mer en 1950.
En 1954, ministre
de l’Intérieur dans le cabinet Mendès-France, il sera fasciné par ce dernier
(En
1981, Mitterrand lui dédia
ces mots : « Si je suis ici - à
l’Elysée – c’est grâce à vous. C’est la justification de tant d’années dont
vous avez été l’initiateur »). En 1956/57, il
deviendra ministre de la Justice sous le gouvernement Guy Mollet, lorsque les
militaires recevront les pleins pouvoirs
à Alger pour mettre fin au terrorisme par tous les moyens. La justice fut
placée sous l’autorité de l’armée dans les trois départements algériens. En juin 1958, il
vota contre l’investiture du général de Gaulle et devint, dans l’opposition,
l’un des principaux leaders de la gauche socialiste. Il ne cessa de dénoncer
comme « coup d’Etat permanent » l’accession du général à la
tête du pays. Cet ambitieux perdit son siège de député avant d’entrer au Sénat. La réforme
constitutionnelle de 1962 instaura l’élection du Président de la République
française au suffrage universel. Après le retrait de Gaston Deferre, maire de Marseille,
François Mitterrand, candidat unique de la
gauche pour une France moderne, mit en ballotage le Président sortant, aux
élections présidentielles de décembre
1965, avec 10 000 000
de voix. Ce relatif succès le conduira à fonder le 12 juin 1971, au Congrès d’Epinay-sur-Seine,
un nouveau Parti socialiste sur les ruines de la SFIO (Section Française de l’Internationale Socialiste), discréditée par
son engagement dans les guerres coloniales. Le nouveau premier secrétaire, la rose au poing, osa même déclarer : « Violente ou pacifique, la
révolution c’est d’abord une rupture ; celui qui accepte la rupture avec
l’ordre établi, avec le capitalisme, celui-là peut-être membre du Parti
socialiste ». Le 27 juin 1972,
les socialistes conclurent le Programme
Commun de la gauche avec les communistes (dont Georges Marchais secrétaire
général du Parti) et Robert Fabre pour les Radicaux de gauche. Après avoir été battu, de peu, en 1974, face à VGE, François Mitterrand, la « Force tranquille », remporta avec 15 708 262
voix (51.76 %) sur ce dernier les
élections présidentielles de mai 1981. La
gauche avait été écartée du pouvoir depuis
1957. Il entama un règne de
14 ans, comparable à ceux d’Henri IV ou
de Louis Philippe et de Napoléon Ier. Il rendit hommage au Panthéon à Jean Jaurès (Républicain humaniste), à Jean Moulin (figure phare de la résistance) et à
Victor Schoelcher (Républicain
abolitionniste). Il n’oublia pas un
homme politique modèle Pierre
Mendès-France. En
1981, avec 1 750 000 chômeurs « Changer la vie » était une promesse. « Dans
l’entreprise les rapports restaient trop hiérarchiques, distants. Les
dirigeants méprisaient leur personnel. Il n’y avait pas de convivialité » :
Et cette phrase n’a pas été prononcée en 1968 !
En 1981/82 : A gauche,
toute ! Longtemps opposé à la Constitution de 1958, le
nouveau Président s’accommoda des pouvoirs qu’elle lui conférait. Avec une
écrasante majorité PS au
Palais-Bourbon et quatre communistes
dans le gouvernement Maurois, la
France bascula à gauche. Que fallait-il attendre de nos ministres, celui de
l’Intérieur et de la Décentralisation, ministre d’Etat : Defferre ;
de l’Economie et des Finances : Delors ; de l’Agriculture :
Cresson ; de la Mer : Le Pensec ; de la Consommation :
Lalumière… ? Le programme présidentiel se réalisa par le relèvement des
prestations sociales, la hausse du SMIG (Salaire
Minimum Interprofessionnel Garanti) la semaine de 39 heures, la cinquième
semaine de congés payés, l’abaissement de l’âge
à la retraite à 60 ans, l’impôt sur les grandes fortunes (IGF), la nationalisation
du crédit et des grandes entreprises
industrielles, la mise en place de la décentralisation,
pour donner d’avantage de pouvoirs aux Collectivités territoriales (Régions,
Départements et Communes), la libéralisation de la presse et des radios libres, l’abolition de la peine
de mort… Le franc fut dévalué de 8.5
% par rapport au mark. La France fut le seul pays à tenter une politique de relance par la
consommation. Résultat : le déficit commercial s’aggrava, le franc
s’affaiblit et la dette de l’Etat augmenta. Les mesures sociales ajoutées aux lois Auroux sur les droits des salariés, plombèrent les comptes des entreprises et du pays. Le gouvernement réagira en allégeant les charges patronales,
en dévaluant à nouveau le franc et en bloquant les prix et les salaires. De grands travaux furent quand même lancés (le Grand Louvre
avec la Pyramide, l’Opéra Bastille, la Bibliothèque nationale de France et la
Grande Arche de la Défense). La Fête de la Musique
et la Fête du Cinéma permirent de démocratiser la culture. En mars 1983,
la monnaie fut dévaluée pour la troisième
fois avec un nouveau plan de rigueur
conduit par Jacques Delors. (Ce
dernier s’occupait des Affaires sociales
et culturelles dans le cabinet du dynamique Jacques Chaban-Delmas en 1969. Il fut en 1985/95 Président de la commission européenne). Des manifestations de mécontentement se multiplièrent, en mars les étudiants en médecine, en avril
les paysans, en mai les enseignants et en décembre les ouvriers de Talbot Poissy. En 1984,
sur fond d’agitation sociale, le gouvernement adopta en mars un plan de restructuration industrielle
avec réductions d’emplois. La Lorraine paralysée et dans la grève et les
défenseurs de l’école privée dans les rues de Lyon, Marseille, Paris… le
Président, pour calmer le jeu, nomma
son favori Laurent Fabius Premier ministre. En septembre 1984, après le Pacte pour
l’Emploi des Jeunes en 1977 et le
Contrat de Qualification pour les Jeunes avec le Stage d’Insertion dans la Vie
Active de 1983, cette nouvelle équipe
mit en place les TUC (Travaux d’Utilité
Collective, remplacés en 1990 par
les CES - Contrats Emploi Solidarité
-). Elle donna un coup d’arrêt à la progression des dépenses
publiques et le feu vert à la création de télévisions privées. L’impôt sur les
sociétés fut réduit en 1985. Le Président tenta de donner à la France une position
d’arbitre international en intervenant au Liban et en soutenant l’OTAN en
Europe. Le recul des socialistes aux élections européennes en 1984 et aux élections cantonales en 1985, et le désenchantement d’une partie
de l’opinion publique, amenèrent la
défaite de la majorité présidentielle aux
élections législatives du 16 mars 1986.
Jacques
Chirac, nommé Premier ministre et Edouard Balladur, ministre de
l’Economie, dans une cohabitation moderne jusqu’en 1988, s’imposèrent en supprimant l’ISF et en privatisant des
groupes industriels et financiers (Suez, CGE, Paribas, CCF, SG…). Le krach boursier
du 17 octobre 1987 mit fin au
tourbillon des privatisations. François Mitterrand conserva un rôle actif dans les domaines
de la défense et de la politique extérieure. Grâce
à la « génération Mitterrand »
aux élections présidentielles de mai 1988,
il l’emporta sur son ex-premier ministre. Il choisit le populaire
Michel Rocard qu’il déteste, pour
remplacer Jacques Chirac. (Cet ex-
PSU (Parti Socialiste Unifié),
décentralisateur et autogestionnaire s’était présenté en 1969 à l’élection présidentielle. Michel Rocard se hissa même au
niveau de son rival permanent François Mitterrand. Il le soutiendra en 1974
en adhérent au PS et dira de lui en 1998 :
« qu’il n’était pas un honnête
homme ». Il écrit sous le pseudonyme Georges Servet). Le Premier ministre Michel Rocard régla la question calédonienne avec les Accords de Matignon de juin 1988. Après avoir dissout l’Assemblée Nationale, le Président
Mitterrand et sa majorité gagnèrent de justesse les élections de juin. Les manifestations des infirmières et le raid manqué de Georges Pébereau sur la
Société Générale marquèrent l’automne
1988. Le RMI (Revenu Minimum d’Insertion) fut créé. Michel Rocard s’activa en 1989, en mettant en place un Plan de rénovation du secteur public,
une nouvelle réglementation de la COB (Commission
des Opérations de Bourse) et des OPA (Offres
Publiques d’Achats), un pacte
de croissance et un Plan d’urgence pour
le logement social en Ile-de-France. En 1990,
les entreprises changèrent : Air France ®acheta UTA et Air Inter, Rhône-Poulenc l’Américain
Rorer, accord Renaud-Volvo, émancipation de France Télécom, fusion
Dumez-Lyonnaise des Eaux… En novembre, la CSG (Contribution Sociale Généralisée) vit
le jour. Avec la Guerre du Golfe (du Koweït en 1990/91), la
dégradation de la conjoncture et la montée du chômage, la France se mit à
déprimer. Le Plan Vigipirate,
pour faire face aux menaces terroristes, fut mis en place. François Mitterrand renvoya
son premier ministre et le remplaça le 15 mai 1991, par une fidèle,
Edith Cresson. Elle traita les dossiers sur les PME (Petites Moyennes Entreprises), l’apprentissage, les hôpitaux, les
dockers… Très critiquée, elle quitta Matignon le 2 avril 1992. Pierre
Bérégovoy, qui attendait la
place depuis longtemps, la remplaça. Il devait apaiser les esprits en
endiguant le chômage, qui s’élevait à 10
% de la population active et en remettant de l’ordre dans les affaires du
pays (barrages routiers contre le permis
à points…, référendum de Maastricht…). Le Président s’opposa à la vision du premier ministre
anglais, Margaret Thatcher et milita pour l’intégration de l’Espagne et du Portugal à l’Europe. Le Plan Universitaire
2000 de Lionel Jospin, ministre de l’Education Nationale (EN) proposait comment mieux adapter l’école
à une population scolaire de deux
millions de jeunes dans un pays de trois millions de chômeurs. Eclaboussé par les scandales politiques et financiers et en désaccord avec le Parti socialiste, le
Président connaîtra des moments éprouvants. Comme prévu, la défaite électorale du PS fut totale le 28
mars 1993. Bérégovoy se suicida le
1er mai (une énigme… de même le suicide en 1994, de François de
Grossouvre, conseiller le plus proche du
Président). Ce dernier déclara : « toutes les explications du monde ne
justifieront pas qu’on ait pu livrer aux chiens l’honneur d’un homme -Pierre
Bérégovoy -, et finalement sa vie au prix d’un double manquement de ses
accusateurs aux lois fondamentales de notre République, celles qui protègent la
liberté et la dignité de chacun d’entre nous… ». Le 24 juin 1993,
dans une deuxième cohabitation avec un Président de gauche et avec un
emprunt de 110 milliards de francs, Edouard Balladur, nouveau premier ministre,
fut bien accueilli. Les Accords du Gatt
(General Agreement on Tariffs and Trade)
se négocièrent habilement. La reprise économique se confirma. Avec le chancelier allemand Helmut Kohl, François Mitterrand
se lança résolument dans la construction européenne, en engageant le pays vers
la monnaie unique européenne. En 1994, la loi sur le Contrat d’Insertion
Professionnelle (CIP), proposée
par le premier ministre, prévoyait de rémunérer les jeunes de moins de 25 ans à 80 % du SMIC. Elle fut retirée après un mois de
manifestations. Le chômage augmenta (plus de 3 000 000 de chômeurs !), la Bourse s’effondra, les déficits publics grimpèrent et
les mises en examen de patrons et de
ministres se répétèrent… Le Tunnel sous la
Manche fut inauguré et la Régie Renault
dénationalisée. Ces deux septennats jalonnés d’intrigues et de jalousies, sans
oublier les scandales et les secrets, notamment sur sa santé (malade depuis 1981 !) et sur sa
fille adultérine, François Mitterrand a pleinement assumé son rôle de monarque républicain et souvent d’empereur. Pourquoi ce silence de nos journalistes (sauf pour quelques uns, et Jean Eder
Allier -décédé en 1997-) a-t-il duré
presque 14 ans ? Entre une gauche qui avait perdu ses repères idéologiques et
moraux et une droite minée par le combat des chefs, Machiavel prit encore le dessus sur Jaurès ou Mendès. N’apportant pas vraiment son soutien, en 1995, au candidat de gauche, Lionel Jospin, le Président sortant salua le thème de la fracture sociale, de Jacques CHIRAC, sur
le problème de la croissance des inégalités sociales au sein de la société
française. NB : Nos rois dépensaient sans compter… en construisant des
merveilles (Maisons Royales, Châteaux dont celui de Versailles…) Ne mettaient-ils pas l’argent des français de côté comme l’analysa
Sacha Guitry ? Les français d’une façon générale reproche à la monarchie non
pas le pouvoir fort, dictatorial, mais sa dérive :
le favoritisme institutionnel. Comme le dit un académicien, les français seraient-ils plus
épris d’égalité que de liberté ? Ainsi, la mystique du
mérite personnel est seule capable de faire passer l’amère pilule de
l’inégalité sociale.
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