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Réflexion - Action - JUIN 2012 -ARCHIVES
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SUITE 3BIS, L'HISTOIRE DE FRANCE et des français... Le 30 janvier 1879, à 72 ans, Jules Grévy est élu
Président de la III° République selon la
nouvelle loi constitutionnelle, pour sept ans, par le Congrès réuni à Versailles.
IL sera LE PREMIER A OBTENIR, EN 1885, UN DEUXIEME MANDAT PRESIDENTIEL
CONSECUTIF. Le 6 février 1879,
son message est lu aux deux Chambres : « Soumis avec sincérité à la grande loi du régime parlementaire, je n’entrerai jamais en lutte contre la
volonté nationale exprimée par ses organes institutionnels ». Il renonce donc à
user du droit de message (droit donné
au Président de s’adresser à l’Assemblée) et du droit de dissolution. Cette nouvelle
constitution non écrite fut appelée Constitution
Grévy. Le 14 juillet
1880, il proclame le 14 juillet
comme jour de fête nationale. En 1880, sous
l’influence française, les travaux pour le canal
de Panama commencent. En 1881, sous
l’impulsion de Jules Ferry (1832/1893), un des pères fondateurs de
l’identité républicaine en France et
ministre de l’Instruction Publique, les deux Chambres votent l’enseignement primaire laïque et gratuit dans les écoles publiques… et obligatoire (loi du 28 mars 1882). Jules Ferry relance
l’expansion coloniale, en imposant le protectorat de la France en Tunisie, sur l’Annan
et le Tonkin. La France s’impose en Algérie, au Sénégal, au Congo et à
Madagascar… Le Président Grévy
lutte contre le sentiment de revanche
envers l’Allemagne et rentre en conflit avec le boulangisme naissant. Il décide de rendre
au Panthéon de Paris le statut de temple
républicain pour les héros et les martyrs. Il écarte du pouvoir
présidentiel Léon Gambetta et Jules Ferry. Son gendre, le
député d’Indre et Loire Daniel Wilson, est au cœur d'un trafic, géré par le
général Caffarel, concernant l'obtention,
en payant, des légions d'honneur. Jules Grévy étant éclaboussé à titre personnel, dans ce scandale des décorations, démissionne en décembre 1887. Cette affaire
familiale devient une affaire d’Etat.. Tout élu, « indirectement révocable » peut quitter
sa fonction ou le pouvoir, sous la pression de l’opinion publique. Jules Grévy décède le 09 septembre 1891 à Mont-sous-Vaudrey. Sadi Carnot prend la relève du 3 décembre 1887 au 25 juin
1894. Marie François Sadi CARNOT, né le 11 août 1837 à Limoges, est le fils de Jeanne-Marie Dupont et de Lazare Hippolyte Carnot. Il devient
député en 1839 et ministre de l’Instruction publique en 1848. Il épouse
Marie-Pauline Dupont-White dont le père est l’économiste Charles Brook.
Ils auront quatre enfants dont deux seront députés. Sadi Carnot, polytechnicien
et ingénieur des Travaux Publics, conçoit et fait construire, en 1874,
les « vannes du Thiou », système de régulation
de la sortie des eaux du Lac d’Annecy. En 1871, il devient député et
préfet de la République en Seine-inférieure, puis ministre des Travaux Publics
en 1880/81 et Ministre des Finances en 1886. Homme intègre et respectueux de l’Eglise, Sadi Carnot est élu à la présidence de la
République à une écrasante majorité le 3 décembre 1887. L’exposition
Universelle de Paris en 1889 fête le 100ème anniversaire de la Révolution Française et la construction de la Tour Eiffel (312,27 mètres de hauteur ; les travaux de fondation ont duré 5 mois et
21 mois, ceux de la partie métallique de la Tour). Le président est
confronté à une agitation permanente, causée par un climat de revendications
sociales et de scandales politico-financiers, comme l’affaire de Panama,
dans laquelle sont compromises d’importantes personnalités républicaines (des
politiques et des industriels). En 1892, le gouvernement d’Emile Loubet
tombe… Il n'est pas le seul, déjà avant cette date et après, se sont succédées
de nombreuses passations de pouvoir et de nouvelles nominations… Entre 1892 et
1894, plus de quatre cents anarchistes sont arrêtés. L’Assemblée vote les
« lois scélérates » destinées à réprimer l’activité anarchiste, après qu’Auguste
Vaillant ait lancé une bombe, le 9 décembre 1893, à la Tribune des députés. L’union latine ou Convention monétaire (ou union
européenne avant la lettre) née sous Napoléon III, est relancée avec la
Belgique, l’Italie, la Suisse et la Grèce. L’expansion
coloniale se poursuit en Afrique (Soudan,
Niger, Dahomey, Ouganda…) avec
le prince Auguste d’Arenberg et avec Eugène
Etienne, qui, ce dernier s’intéresse aussi à l’Indochine. Le 25 juin 1894, lors d’un voyage à Lyon, pendant l’exposition internationale
et coloniale, le Président Sadi
Carnot est
assassiné par l’anarchiste italien Santo Caserio, qui voulait se venger de
la mort de l’anarchiste Ravachol et du refus de grâce à Vaillant.
Jean Casimir PERIER prend la succession le 27 juin 1894 en annonçant : « Un pays qui au milieu de si cruelles épreuves, se montre capable
de tant de vitalité politique, saura unir
ces deux forces sociales sans lesquelles les peuples périssent : la liberté et un gouvernement ». N B : Sadi Carnot, faisant partie d’une grande famille de Bourgogne, est le petit-fils de Lazare Carnot (le Grand Carnot). Ce dernier fut l’organisateur de la victoire de Wattignies en 1793 en
tant qu’ingénieur militaire. Il est aussi l’un des créateurs, avec son maître Monge, de la géométrie moderne. Lazare et Sadi Carnot reposent au Panthéon de
Paris. L’amitié
franco-américaine se célébra par l’inauguration, le 28/10/1886, de la statue (un cadeau français) de la Liberté éclairant le monde à l’entrée du port de New
York. Le « général Revanche »
Georges Boulanger,
ministre de la Guerre en 1886,
rendit le service militaire obligatoire pour les ecclésiastiques, réduisit le
temps du service militaire, ordonna l’utilisation du fusil Lebel, expulsa les princes de l’armée, avec sa troupe fraternisa
avec les mineurs en grève de Decazeville… Il avait deux passions : l’espoir de revanche contre l’Allemagne et
l’espoir d’une politique sociale… Relevé de ses
fonctions ministérielles en 1887
et mis à la retraite en 1888,
il deviendra à la fois le point de ralliement des mécontents et le point de
rencontre des espérances les plus contradictoires. Député de province en 1888 et de Paris en 1889, il dut s’enfuir en
Belgique, en avril, poursuivi pour « atteinte
à la sécurité de l’Etat ». Clémenceau
dira de lui : « Il est mort comme il a vécu en
sous-lieutenant ». Sadi Carnot fit
front devant la crise boulangiste. Il favorisa la politique
d’alliance avec la Russie. Les bustes de
Napoléon III furent remplacés dans les
mairies par Marianne . Marianne est le symbole de la République, de la
Liberté… C’est une femme
coiffée d’un bonnet phrygien. L’origine en reviendrait à Barras,
qui désigna son groupe d’opposants (Fouché,
Tallien, Fréron…) à l’Incorruptible Robespierre,
du prénom de Marie-Anne
Reubell (née Mouhat) épouse de son homme de confiance. En 1891, la Marianne triomphante et sereine sera adoptée par une
majorité de députés. LES REPAS de MARIAGE
faisaient partie de l’ensemble du faste que devait revêtir cette cérémonie. La
dot et les cadeaux étaient exposés à tous les invités. Les célibataires
s’associaient à la fête pour favoriser certaines rencontres ; un exemple de MENU du 3 Février 1894 :
Potage royal Bouchées Montglas
Truite du lac sauce Brésilienne
Selle de
chevreuil sauce Poivrade
Volaille
du Mens truffées
Chaudfroid de cailles Sorbets au Cliquot
Asperges
branches sauce Mousselin
Bécasses et
Bécassines sur canapés
Parfait de
foie gras au champagne
Buisson
d’écrevisses
Temple de l’
Hyménée Navire Paul
Antoinello
Vigne sur
rocher Glace amazone Fruits - Desserts Jean Paul Pierre CASIMIR-PERIER, né à Paris le 8 novembre 1847, est le fils de Camille Fontenilliat (fille du Régent de la Banque de France) et d’Auguste
Casimir-Perier (1811/76), ministre de l’Intérieur dans le Ministère de Thiers. Son grand-père
Casimir Périer (1777/1832) était Président du Conseil sous Louis-Philippe (Monarchie
de Juillet). Jean Casimir-Perier
épouse à Paris, le 17 avril 1873, Hélène Perier-Vitet, sa cousine qui lui donne deux enfants. Riche industriel,
Conseiller général en 1873, député en 1876 et 1894, sous-secrétaire d’Etat à la
Guerre (1883/85), puis Président du Conseil en 1885 et 1895, il crée le
ministère des Colonies en 1893. Il devient Président de la République le 27 juin 1894. Il combat les anarchistes et les syndicalistes, par des lois jugées
« scélérates ». Il s’oppose
au député Jean Jaurès et aux socialistes dont l’influence devenait
de plus en plus grande. Il démissionne
le 15 janvier 1895, après 6 mois de présidence, accusant notamment ses
ministres de ne pas l’’informer de la
situation politique et de ne pas collaborer honnêtement. Il est également
touché par les premiers effets de la nouvelle affaire d’Etat, née de la condamnation pour haute trahison du Capitaine Dreyfus. Le général Mercier,
ministre de la Guerre, met en cause, en 1894 le
capitaine Alfred Dreyfus, à partir de son écriture,
identique à celle d’un bordereau compromettant. Ce document, selon une
responsable des Services de
Renseignements français, prouvait qu’un officier français informait les
responsables allemands du Renseignement.
Casimir-Perier
refuse la présidence, en 1899, d’un gouvernement sous Emile Loubet... Il s’éteindra le 11 mars 1907 à Paris. Félix FAURE, né à Paris le 30 janvier 1841, est le fils de Rose Adélaïde Cuissard et de Jean Marie
Faure, fabriquant de chaises. Il épouse Berthe Bellevot en 1869. Ils ont
deux filles. Riche négociant en
cuir du Havre, plusieurs fois député, à partir de 1881, et ministre des
Colonies et de la Marine entre 1892 et 1894, il est élu en janvier 1895 Président de la République. Surnommé le « Président
Soleil » en raison de son goût démesuré pour le faste (habit à toute heure, redingote et haut de
forme), il aime se déplacer en calèche à six chevaux, précédée et suivie de
pelotons de cuirassiers. En 1896, il renforce
l’alliance franco-russe en recevant à
Paris Nicolas II. Cette alliance signée est dirigée contre l’Allemagne.
Confronté, à partir de 1897, aux remous terribles de l’affaire Dreyfus, qui coupe réellement et durablement le pays en deux, le Président est
hostile à la révision du procès. En janvier 1898,
l’écrivain-journaliste Emile Zola prend le parti du capitaine Dreyfus en
publiant le célèbre « J’accuse… ». En 1898, un ultimatum émanant des anglais demande à
la France de se retirer de Fachoda (Soudan
Sud). En définitive, la
mission du capitaine Marchand (qui
progressait vers le Soudan et vers le Nil depuis 1896) échoue… Une crise
est évitée entre l'Angleterre et la France qui se disputaient les derniers
territoires disponibles en Afrique ! La mort subite à l’Elysée du Président Faure, le 16 février 1899, dans des
circonstances galantes (avec Marguerite
Steinheil) défrait la chronique et
provoque une vive agitation politique. Clémenceau annonce : « Il a voulu vivre César et il est
mort Pompée ». Pendant les obsèques du Président, le nationaliste et antidreyfusard
Déroulède tente un coup de d’Etat de carnaval
(que le général Boulanger avait refusé dix ans plus tôt !). Lors de l’affaire Dreyfus (1894/1906) Paul Déroulède se signale par un antisémitisme
aussi outrancier que salonnard. Pour remettre de
l’ordre, un cabinet de coalition, dirigé par un « dreyfusard » Waldeck-Rousseau, est mis en place par les Républicains
et le socialiste Millerand. Emile François Loubet, élu Président de la République par la majorité
de gauche, en 1899, gracie finalement le capitaine Dreyfus. Emile LOUBET, né le 31
décembre 1838 à Marsanne, est le fils de Marie-Marguerite Nicolet et
d’Auguste Loubet, cultivateur dans la Drôme. Il se marie avec Marie-Louise Picard en 1869. La famille s’agrandit avec quatre
enfants. En 1870, avocat, il
est élu maire de Montélimar, suit un mandat de député (1876), puis de sénateur
(1885) et devient ministre de l’Intérieur en 1892/93 et Président du Sénat en 1896. Soutenu par Clémenceau, il devient
Président de la République le 18 février 1899... En 1900, l’exposition universelle de Paris marque
le rayonnement français à l’aube du XX°
siècle. En 1902, le Président du Conseil Waldeck-Rousseau démissionne pour
laisser la place à l’anticatholique
notoire Emile Combes. Ce dernier mène
une politique anticléricale très violente conduisant à la séparation de l’Eglise et de
l’Etat en 1905. Cette loi
choque profondément une grande majorité de français catholiques et entraîne la
rupture avec le Saint-Siège. La fin du mandat d’Emile
Loubet reste marquée par cet état de crise, de division et d’instabilité. En politique
étrangère, il participe à la mise en place de relations fortes avec la Russie…
et l’Angleterre (l’Entente cordiale). Son mandat de sept ans se
termine le 18 février 1906. Armand Fallières lui succède. Emile Loubet meurt à Montélimar dans la Drôme le 20/12/1929. Armand FALLIERES, né le 6 novembre 1841 à Mézin dans le Lot-et-Garonne, est le fils
de Marie Madeleine Sérizac et de Pierre Fallières,
arpenteur-géomètre et huissier de justice.. Avec son accent gascon, il séduit et épouse
Jeanne Bresson le 14 janvier 1868. Deux enfants naissent. Avocat, maire de
Nérac, conseiller général du Lot-et- Garonne en 1871, il devient député en 1876
et ministre de l’Intérieur (des Cultes
aussi) en 1880. Sénateur et
Président du Sénat entre 1890 et 1899, il s’implique dans la vie politique
comme membre éminent de la gauche. Le 18 mai 1877, il vote la motion de censure avec 362 autres parlementaires contre le duc de
Broglie. En 1906, il est élu Président
de la République française. Il réintègre dans
l’armée Dreyfus, reconnu innocent, au grade de commandant. Il fait appliquer la
loi de 1905 qui suscite encore des
oppositions (des catholiques, des nationalistes
et des conservateurs). La France signe un
accord diplomatique et militaire avec l’Angleterre et la Russie, la Triple-Entente. Il se rend en 1908 au
Royaume Uni et en 1911 en Belgique et au Pays –Bas. La politique
coloniale française au Maroc provoque à nouveau une vive tension avec
l’Allemagne de Guillaume II (menace
d’Agadir en 1911). Ce pays, avec un sentiment de revanche, voulait-il affirmer sa toute
puissance dans une Europe glorieuse ? Ces tensions
ajoutées aux conflits des Balkans
font alors planer le spectre d’une guerre. Pour organiser les
votes secrets, le Président Fallières instaure en 1912 l’isoloir. Le 17 avril 1912, jour du naufrage du Titanic, il présente ses
condoléances au nom de la France au
roi George V roi d’Angleterre et au
Président des Etats-Unis d’Amérique. En 1913, à la fin de son mandat il se retire… et décéde, le 22 juin
1931, dans sa résidence de Loupillon, à Mézin dans l’Aquitaine. Membre du cabinet
d’Union nationale de janvier 1912 à janvier 1913 et ministre des Affaires
étrangères, le lorrain RAYMOND POINCARE
est partisan de la fermeté vis à vis de l’Allemagne. Raymond POINCARE, est né le 20 août 1860 à Bar-le-Duc dans la Meuse, de Janine Marie Ficatier et d’Antoni
Poincaré, ingénieur des Ponts et Chaussées. Il épouse civilement
le 17 août 1904 à Paris Henriette Benucci, divorcée et veuve. Avocat, directeur du
Cabinet Develle, député de la Meuse,
académicien et professeur, il devient aussi quatre
fois Ministre, trois fois
Président du Conseil et le dixième PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE FRANCAISE du
17/02/1913 au 17 février 1920. Il favorise l’Entente cordiale avec l’Angleterre et l’alliance franco-russe, et accélère le
réarmement de la France. Ce Grand Lorrain donne le message suivant le
4/08/14 : « La
France sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont
rien ne brisera devant l’ennemi, l’UNION SACRE, et qui sont aujourd’hui
fraternellement assemblés dans une même indignation contre l’agresseur, et dans
une même foi patriotique ». Le 28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand, héritier
du trône d’Autriche-Hongrie et son épouse sont assassinés à Sarajevo. Ce fait ultime provoque un des plus grands conflits de tous les
temps. Un mois plus tard,
l’Autriche-Hongrie déclare une guerre préventive à la Serbie
soutenue par la Russie, ce qui, par le jeu des alliances, amène la Première Guerre mondiale.... « Poincaré-la-Guerre »
participe activement, en août 14, à la constitution du gouvernement d’« union
sacrée » qui regroupe tous les partis politiques. Pendant la guerre,
il s’efforce de respecter la Constitution (maintien
du pouvoir exécutif sous le contrôle du Parlement). Le 16 mai 1916, en pleine guerre mondiale, le
diplomate français Georges Picot et le conseiller anglais sir
Mark Sykes signent un accord secret. Ce plan prévoit le démantèlement de l’empire ottoman et le partage du Moyen Orient
sous influence française et anglaise, en violation de la promesse
d’indépendance faite, par un officier britannique Laurence d’Arabie, aux alliés arabes. La Russie tsariste donne
son accord comme l’Italie aux termes
du traité secret. Ce dernier est-il l’une des causes des tensions permanentes que connaît
le Proche-Orient ? En 1917, le « Tigre » Clémenceau,
Président du Conseil, fait ombrage au Président… Ce dernier l’éclipse du
pouvoir. Le 11 novembre 1918, l’Allemagne signe l’armistice pour signifier la fin de la guerre 14/18 et pour restituer, à
la France, l’Alsace et la Lorraine. Le 28 juin 1919, le Traité de
Paix à Versailles, entre l’Allemagne et les Alliés, règle le conflit qui
avait débuté à Sarajevo (9 millions de morts dont 1 400 000 pour la France et 6 millions de mutilés). Arrivant à la fin de la durée légale de son mandat en 1920, Poincaré le Lorrain
ne quitta pas la vie politique pour autant sous les trois présidences suivantes. En 1922/24,
sénateur, président du Conseil Général, Ministre des Affaires étrangères, il
fait occuper la riche région de la Ruhr
à titre de dédommagement. En 1924, le banquier
américain Charles Dawes présente un
arrangement pour le paiement des réparations allemandes dues après la première
guerre mondiale. Il propose l’évacuation de la Rhur occupée par les français et
la réduction des réparations. Ce plan
favorise le rétablissement du mark et la reprise des investissements américains
en Allemagne. Raymond Poincaré
démissionne. Le Cartel des
gauches, victorieux aux élections législatives françaises
en mai 1924 et en 1932, regroupe les radicaux et les socialistes (SFIO, ce
parti refuse de gouverner). Les communistes
restent dans l’opposition. Edouard Herriot,
Paul Painlevé et Aristide Briand se succédent à la tête du gouvernement jusqu’en
1926. La droite revient au pouvoir grâce à Raymond Poincaré de 1926 à 1929 (Président
du Conseil et Ministre des Finances). Se situant au dessus des querelles
partisanes, il dévalue le franc. Le
« Franc Poincaré » est créé
en 1928. Parti de Marseille
pour son premier voyage vers Saïgon, le paquebot Georges Philippar brûla dans la nuit du 16 au 17 mai 1932 dans le
Golfe d’Aden lors du voyage de retour. Il coula trois jours après au large du
Cap Guardafui, provoquant la mort de cinquante
deux personnes, dont le célèbre journaliste français Albert Londres.
Etait-ce un acte criminel ? Réélu en 1934 conseiller
général, Raymond Poincaré décède le
15/10 de la même année. Il est
enterré à Nubécourt (Meuse). NB : Léon GAMBETTA, fils
d'un commerçant de Cahors, est né le 2 avril 1838 (mort le 31
décembre 1882 à Sèvres). Avocat à Paris en 1860, il est connu
pour son réquisitoire de défense du journaliste Delescluza contre le
SECOND EMPIRE. En 1870, le 4 septembre, il proclama la République
avec Jules Ferry, Jules Favre... Il leva
plusieurs armées pour combattre les Prussiens. Indigné par l'armistice, il
quitta le Gouvernement. Député en 1871, il défendit le régime républicain.
Lors de la crise de 1871, il prendra la tête de l'opposition contre
Mac-Mahon... En 1881,
il forma un gouvernement qui sera renversé
2 mois plus tard... Le Tigre Georges CLEMENCEAU (28/09/1841- 24/11/1929), « Tombeur de ministères »
au « Père la Victoire » en
passant par le « Briseur de grèves »
des mineurs ou des viticulteurs et l’ardent défenseur du capitaine Dreyfus, est
un grand homme politique de la III° République. Comme Gambetta et
Jaurès, il excellait aussi bien à la tribune du Parlement qu’avec sa plume. En 1901, il fonda le parti républicain
radical. En 1905, le ministre des Finances de son
gouvernement Joseph Caillaux introduisit l’impôt
progressif sur le revenu qui s’ajouta
aux « quatre vieilles » :
contributions foncière, mobilière, patente et impôt sur les portes et fenêtres. En 1913, il créa le journal « l’Homme libre » devenu pendant la
guerre de 14/18 « l’Homme
enchaîné ». A 72 ans, il
écrivit à la jeunesse un article intitulé « VIVRE OU MOURIR » : « Un jour, au
plus beau moment où fleurit l’espérance… tu t’en iras… au-devant de la mort
affreuse qui fauchera des vies humaines en un effroyable ouragan de fer. Et
voilà qu’à ce moment suprême… ta cause te paraîtra si belle, tu seras si fier
de tout donner pour elle que, blessé ou frappé à mort, tu tomberas
content ! ». Le « Vieux »
repose dans le Parc de la maison familiale de Mouchamps (Pays de la Loire). Jean JAURES (1859/1914) est
la figure la plus sacrée de l’histoire et de la mémoire des socialistes
français. Philosophe, enseignant, journaliste, conseiller
municipal, maire-adjoint de Toulouse et député, il est un des pères de la loi 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Issu lui-même d’une
tradition catholique, il défendit « l’idée
que les croyances religieuses d’un individu ne sauraient le priver d’appartenir
lui aussi à une communauté de destin ». La gauche divisée
dans l’affaire Dreyfus sera, grâce à Jaurès, Blum, Lucien Herr…, du côté des droits de l’homme. Il fonda le journal « l’Humanité » en 1904 (en 1920, il est la tribune
du parti communiste). En 1905, la section française de
l’Internationale ouvrière (SFIO) aura à sa tête l’incontournable Jaurès. Pacifiste et contre
la loi « des trois ans » de
service militaire, il milita aussi contre l’impérialisme français. Il fut
assassiné, par un nationaliste, au café du croissant à Paris, le 31 juillet 1914. Léon BLUM (9 avril 1872-30 mars 1950) écrivain,
Maître des Requêtes au Conseil d’Etat, député… adhéra au parti socialiste en
1899, en admiration pour Jaurès. Animé d’une conscience
aigüe de ses responsabilités de juif, il s’engagea dans le combat pour Alfred
Dreyfus dès que le scandale antisémite éclata. Il collabora au journal « l’Humanité ».
En 1914, il occupa le poste de chef
de cabinet de Marcel Sembat. Il soutiendra l’effort de guerre et la politique
de l’union sacrée. En 1924, il fonda le Cartel des gauches. Charles Maurras,
inspirateur de l’Action Française, et
Xavier Vallat se déchaînèrent contre lui, parce qu’il était juif. Il créa, en 1928, le « Comité socialiste pour la Palestine ». Il assura la
direction du gouvernement de la France de juin
1936 à juin 1937 (LE FRONT POPULAIRE) et en 1938 avec
l’alliance entre socialistes, communistes et radicaux. Suite à une série de
grèves qui paralysèrent les usines, les accords de Matignon sont signés en juin 1936. Ces conventions débouchèrent sur un relèvement des salaires, la semaine
des 40 heures, la mise en place des
congés payés, la scolarité obligatoire à 14
ans… Désavoué par la
bourgeoisie financière, le Front Populaire s’acheva en laissant dans
certains esprits un « New Deal »
français. En 1940, le procès de Blum fut suspendu par la Cour de Riom et repris en 1942, pour le même motif :
il était accusé d’être le responsable de la défaite de 1940 avec Edouard Daladier, Guy Lachambre, Maurice Gamelin et
Robert Jacomet. Ils furent envoyés
en prison. En 1943, Léon Blum sera
déporté à Buchenwald, puis à Dachau. Il échappa à la mort et reviendra prendre le pouvoir en décembre 1946 et janvier 1947, comme Président du dernier Gouvernement provisoire de
la République française. Il meurt, à l’âge de
78 ans.
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